Montée du Ventoux : les 5 grandes erreurs à éviter

Nos partenaires 10-06-2021
Avec l'Alpes d'Huez, le Tourmalet et le Galibier, le Mont Ventoux est l'un des cols les plus difficile de France. Zoom sur 5 erreurs à ne pas commettre. Explications et conseils de Nicolas Guillé, directeur sportif de l'équipe AG2R Citroën.

 

Clarisse Nénard, 7 juin 2021

 

21 kilomètres d'ascension, 1 600 mètres de dénivelé positif, une pente moyenne oscillant entre 8 et 10 % dès le 6e kilomètre jusqu'au sommet culminant à 1 910 mètres d'altitude... la montée du mythique Mont Ventoux n'offre aux cyclistes aucun moment de répit. Si les premiers 5,5 km, allant du village de Bédoin au tournant de Saint Estève, sont relativement faciles, « on rentre très vite dans la difficulté, prévient Nicolas Guillé, directeur sportif de l'équipe cycliste AG2R Citroën. En général dans les cols, on a beaucoup de virages, des moments où l'on peut se refaire un peu la cerise, pour reprendre le jargon cycliste. Le Ventoux est une montée sèche, un col dans lequel on ne peut pas vraiment récupérer. »

 

Le deuxième tronçon de 8 km, ralliant le tournant de Saint Estève au chalet Reynard, se veut la partie la plus raide du parcours avec des pentes dépassant les 11 %. « Si cette portion de route boisée abrite les coureurs du vent, c'est la partie la plus difficile. Au pourcentage de la pente, il faut ajouter la chaleur. Et sans un souffle d'air, on s'asphyxie rapidement. Une fois cette épreuve franchie, vient le dernier morceau qui n'est pas des moindres. Dans un paysage lunaire, l'exposition au soleil et le vent pouvant venir de face viennent s'ajouter à la fatigue physique et mentale. L'arrivée au sommet devient alors encore plus éprouvante. »

 

Vous l'aurez compris, la montée du Mont Ventoux ne s'improvise pas. Quel que soit votre niveau de pratique ou le challenge que vous vous êtes lancé, voici les principales erreurs à éviter pour prendre le maximum de plaisir sur votre vélo pendant l'ascension.

 

1. Ne pas s'entrainer suffisamment


Une excellente condition physique et un bon entraînement à vélo sont indispensables pour grimper sereinement le Géant Provençal. Ne le sous-estimez pas et ne vous surestimez pas non plus.

 

« On n'arrive pas sur ce type de col les mains dans les poches ! Il faut être un cycliste aguerri avec une bonne base de foncier, d'endurance : rouler régulièrement 2 à 3 fois par semaine. L'entraînement spécifique sur un mois vient ensuite. Avant de travailler sa condition physique, il convient d'augmenter ses allures, de faire des sorties sur du dénivelé, d'avaler des bosses ou gravir des cols. Si vous n'en avez pas près de chez vous, faites des séances d'home-trainer. S'exercer sur des routes et des cols virtuels est un bon complément. Avec une excellente condition physique, la montée du Mont Ventoux peut s'effectuer en 1h30, entre 2h et 2h30 pour cycliste lambda. »

 

2. Ne pas se préparer mentalement


« Qui connaît son ennemi en cent combats ne sera point défait. Qui se connaît mais ne connaît pas l'ennemi sera victorieux une fois... » vous connaissez la citation de Sun Tzu. À partir du moment où l'on se lance un tel challenge, on doit anticiper toutes les difficultés. « On étudie le trajet, les pourcentages de la pente, les passages délicats, les endroits où l'on peut récupérer, etc. Visualiser l'étape sur internet, YouTube... permet de ''mentaliser'' l'ascension et de savoir dans quel type d'effort on s'engage. » Planifiez également votre ascension. Et renseignez-vous aussi sur les conditions météo avant de prendre le départ.

 

3. Ne pas mettre le bon braquet


Au-delà de l'entraînement, choisir un braquet adapté à son niveau ainsi qu'au parcours est un point important. « S'il ne correspond pas à votre profil, vous vous mettez en difficulté dès le départ. Vous risquez de ne pas monter jusqu'au sommet. Avec un braquet trop gros, vous allez appuyer trop fort sur les pédales, entamant votre autonomie. Si vous êtes un coureur confirmé, mettez un braquet 39/30. Vous avez un niveau moyen, optez pour un 36/30. Un 34/32 conviendra au coureur lambda. »

 

4. Ne pas s'alimenter et s'hydrater correctement


Pour que la performance de l'organisme soit optimale, il reste essentiel d'avoir une nutrition et une hydratation adaptées aux différents besoins du corps ainsi qu'au niveau d'intensité de la sortie. « Un apport en eau seul ne suffit pas. Pendant un effort intense et long, les boissons ainsi que les barres ou gels énergétiques sont incontournables. Si vous n'aimez pas les gels, pensez aux pâtes de fruits même si elles sont moins faciles à manger sur le vélo. Les sucres rapides facilement assimilables par l'organisme vous éviteront le coup de pompe, l'hypoglycémie et les crampes. Sur le Ventoux, notamment lorsqu'il fait chaud, il faut facilement 1l de boisson par heure. La déshydratation arrive très vite. »