Paris-Roubaix 2022: on était dans la poussière du secteur 20 ce week-end!

Actualités 20-04-2022

Qui pour succéder à Colbrelli ? Van Aert ou Van der Poel ?


Et bien non, c’était Van Baarle !


 


Six mois après ce qu’on pouvait qualifier au premier degré de « véritable enfer du Nord », ce week-end de Paris-Roubaix s’est déroulé sous les pavés secs et rocailleux de « la Reine des classiques ».


Au départ des femmes samedi midi à Denain, nous étions dimanche à la frontière de la tranchée d’Arenberg, sur le secteur Bernard Hinault, faisant la jonction entre Haveluy et Wallers. Ce secteur de 2,5km, connu pour être l’un des plus dur du parcours, était une belle mise en bouche avant d’enchaîner sur la Trouée d’Aremberg. On a certes croisé les stars qui étaient tant attendues en ce jour, à savoir Wout Van Aert qu’on ne présente plus, la pépite vétététiste Mathieu Van der Poel, et l’expérimenté champion de suisse Stefan Küng. Pourtant, « les petits » ont déjoué tous les pronostics.



La gagnante de la deuxième édition du Paris-Roubaix femme, l'italienne Elisa Borghini, au départ de Denain samedi


 


Connu du circuit, le compatriote de Tadej Pogacar, Matej Mohoric a impressionné tout au long de la course. Proche de la victoire, il lui aura manqué de l’énergie après avoir mené l’échappé du peloton pendant presque deux heures ! Le slovène aura sans doute contribué à effacer le record de rapidité d’un Paris-Roubaix, bouclé cette année en 5h37’00 soit à 45,79km/h : le record était précédemment détenu par Greg Van Avermaert (45, 20km/h).


Non loin de là, les étonnants français Laurent Pichon et Adrien Petit on s’en doute réaliser la course de leur vie. C’est le cas d’Adrien Petit qui marque tout particulièrement, celui-ci étant le dernier français à avoir franchi la ligne d’arrivée sur l’édition précédente. Avant de reprendre la route pour l’édition 2022, il décrivait d’ailleurs à l’Equipe la journée qu’il l’avait marqué à jamais en 2021 : « J'ai senti la peur du peloton comme jamais. C'était palpable. Tout le monde avait la trouille de l'entrée sur le premier secteur à cause de la pluie ! ». Pourtant, le français a terminé sixième et meilleur français sur cette édition 2022, car il ne faut pas oublier que le nordiste reste le meilleur coureur français sur la décennie et sur cette course avec trois Top 10 !



Le peloton de passage sur le secteur Bernard Hinault 


Et enfin, que dire de la course du second couteau néerlandais d’Ineos Grenadier Dylan Van Baarle… Parti seul à 18km de l’arrivée, l’Oranje a écrasé la concurrence et déjoué les pronostics en fin de course. Souvent homme de main des premiers rôles comme Adam Yates, Van Baarle a enfin connu son heure de gloire. Après avoir terminé deuxième du Tour des Flandres, il enchaîne à présent sur une victoire dans un monument à presque 30 ans. "Je déteste les pavés ! comme tout le monde, je préfère rouler sur le bitume. Mais, quand je me sens plus rapide que les autres, ça devient amusant. " ironisé le conquistador néerlandais après sa formidable performance.


Pour conclure notre petit résumé de cette 119ème édition, on pourrait terminer sur les quelques mots de Theo de Rooj, coureur du Paris-Roubaix en 1985, qui décrivait si bien ce monument du cyclisme après avoir abandonné : « C'est de la connerie cette courseVous travaillez comme un animal, vous n'avez même pas le temps de pisser, vous vous pissez dessus. Vous vous retrouvez dans la boue, c'est de la merde" Mais quand on lui demande s’il remettra les pieds, il formule la réponse que tout coureur partage surement : « Evidement, c’est la plus belle course du monde ! »