Velo Mag - Pourquoi les cyclistes et les automobilistes n'arrivent pas à s'entendre

Actualités 13-09-2021

Sur les pistes cyclables de France, les altercations entre automobilistes et vélotafeurs se multiplient. Plusieurs psychologues ont déjà essayé d'expliquer ce qui exacerbe ces conflits.


 




« La violence n'a pas sa place dans notre ville et ne m'intimide pas. » Emmanuelle Pierre-Marie est une maire en colère. Alors qu'elle circulait à vélo dans sa circonscription, le 12e arrondissement de Paris, le 31 août, l'écologiste a été contrainte de poser le pied à terre, à cause d'un véhicule obstruant la voie cyclable, avant d'être agressée par son conducteur.




 

 



L'épisode pourrait être anecdotique, s'il ne s'inscrivait pas dans un contexte global de multiplication des violences envers les cyclistes, qui multiplient les témoignages sur les réseaux sociaux. Pourquoi les conducteurs de véhicules motorisés en arrivent-ils à ces extrêmes ? Plusieurs chercheurs ont déjà essayé de répondre à la question.






Parce que conduire, c'est stressant


Si le ton monte particulièrement vite sur la route, c'est aussi parce qu'elle est inhéremment source d'anxiété. En 2013, une étude de la Massachusetts Institute of Technology estimait que la conduite était « l'une des activités les plus stressantes de notre vie quotidienne », dans des proportions similaires à un saut en parachute. Forcément, un incident dans ces conditions prend de plus importantes proportions.






« D'autant que c'est quelque chose d'encore plus fort en France, qui est l'un des pays les plus stressés au monde, détaille Jean-Pascal Assailly, psychologue et auteur d'Homo Automobilis. Dans les stages de récupération de points, les usagers justifient souvent leur mauvaise conduite par leurs distractions quotidiennes, qui les empêchent d'être zens sur la route. »






Parce que ça remet en question leur vision de la route


Le retour en force du vélo en France, ces dernières années, a bouleversé le partage de la route. « À partir des années 70, on avait livré la ville à la voiture, on lui avait tout sacrifié et c'est ce qui fait qu'aujourd'hui la mobilité cycliste est trop dangereuse, constate Jean-Pascal Assailly. Il y a un manque de partage de l'espace. »






Longtemps souverains sur la route, les usagers motorisés ont pris de mauvaises habitudes et l'arrivée de deux-roues sur leurs routes trouble leur référentiel. Une étude de l'Université de Portland, en 2017, avait par exemple prouvé que les chauffeurs de voiture craignaient plus de gêner les autres voitures que d'assurer le bien-être des cyclistes, même si ça signifie effectuer des dépassements risqués.


Retrouvez la suite de l'article https://www.lequipe.fr/Velo-mag/Ville/Actualites/Pourquoi-les-cyclistes-et-les-automobilistes-n-arrivent-pas-a-s-entendre/1285122